Chantier du Grognon à Namur

Ce chantier a été réalisé par ALTISECURE SRL maître d’œuvre en partenariat avec la société ALTITUDE SRL de Soye sous la supervision de l’INASEP, propriétaire du site en charge de l’exploitation et de la maintenance.

Le collecteur du grognon est situé exactement au confluent de la Sambre et de la Meuse. Il reprend l’ensemble des eaux usées en provenance de La Plante, de Salzinnes ainsi que du centre-ville de Namur. Il consiste en une cave de 20 M de profondeur et 7 M de diamètre et est équipé en sa partie la plus basse de 3 pompes de refoulement de capacité 720 M³/Hr chacune. Le bas du puit se situe 17 M sous le niveau des deux rivières.

Ces trois pompes refoulent les effluents au travers d’une conduite enfouie dans le chemin de halage en rive gauche de Meuse laquelle transite par différents postes de filtration et de remise en pression jusqu’à la station d’épuration de Lives sur Meuse.

La cave des pompes du Grognon est équipée d’échelles d’accès et de plateformes permettant l’accès en fond de puit pour les opérations de maintenance. L’exposition continue aux gaz de décomposition des matières organiques a corrodé au fil du temps l’ensemble de ces équipements et a nécessité leur remplacement.

 

 

Le travail demandé à ALTISECURE SRL consistait en un démontage complet des équipements existant et en la fourniture et l’installation de nouvelles échelles, plateformes et garde-corps en PRV (Polyester Renforcé de fibres de Verre). Les échelles, plateformes et garde-corps ont été livrés par la société M&M de UDINE en Italie.

Le chantier hors préparation a nécessité 10 jours de travail pour 4 cordistes.

Suite aux graves inondations de fin juillet l’équipement de ventilation (6000 M³/Hr) de cette cave a été mis totalement hors d’usage. D’autre part, les travaux en cours pour la finalisation de la nouvelle esplanade du grognon et son inauguration pour les fêtes de Wallonie n’ont pas permis l’accès de la cave au charroi lourd de l’INASEP pour effectuer avant notre intervention le remplacement du ventilateur et procéder au nettoyage de la cave.

Le manque de ventilation a eu pour résultat une présence importante de gaz toxiques dans l’environnement de travail, notamment du sulfure d’hydrogène. Notre intervention a donc dû être réalisée avec des masques complets. Un compresseur Atlas COPCO de 5M³/minute-7 Bars fourni par SEMAT Rhisnes a été installé et branché sur une station de filtration d’air. Deux boyaux de 30 M de longueur permettant le travail jusqu’en fond de puit ont été connectés depuis cette station vers chacun des deux cordistes afin de les alimenter en air frais. Les équipements de mesure, les masques complets et le système de distribution d’air ont été fournis par la société ESM de Seraing. Un système d’extraction des gaz de capacité 3000 M³/Hr a été installé en complément pour limiter le déclenchement des détecteurs de gaz au minimum (www.andrewssykes.be/fr).

Durant toute la durée du chantier le collecteur devait rester totalement opérationnel. Les risques d’expositions à des agents biologiques présents dans les eaux usées ainsi que dans les gouttelettes en suspension ont nécessité non seulement d’être en ordre de vaccination contre l’hépatite A et le tétanos mais également d’utiliser une protection complète. Chaque cordiste avant sa descente dans le puit a dû revêtir une combinaison, des gants étanches et des bottes. Une connexion hermétique entre la combinaison et les gants ainsi qu’entre la combinaison et les bottes a été réalisée. Une procédure spéciale de décontamination, de type « Ebola» telle que recommandée par l’OMS a été mise en place afin de traiter chaque cordiste ainsi que tous les équipements et outillages lors de chaque sortie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La complexité de cette intervention a impliqué une organisation très pointue afin d’optimiser le travail dans le puit. Un briefing a été effectué chaque matin avant d’équiper les cordistes pour définir les tâches de la journée : conditionner les nouveaux équipements à devoir installer, les machines, les outils, la quincaillerie et définir les voies d’accès pour la sortie des anciens équipements et la descente des nouveaux. Il était primordial en effet lors des opérations de manutention de ne jamais interférer ni endommager les arrivées d’air des cordistes. Une liaison permanente par radio a été assurée durant toute la durée du chantier entre les cordistes et l’équipe de surface.

La configuration complexe de la cave et le schéma d’installation des nouveaux équipements a nécessité d’installer plusieurs fractionnements de cordes et points d’ancrage afin de permettre aux cordistes de se déplacer et de travailler dans les meilleures positions possibles. L’ensemble du travail a été réalisé en suspension complète.

On peut imaginer les conditions de travail difficiles rencontrées par les cordistes durant ce chantier. La procédure fastidieuse d’enfilement des équipements de protection individuelle ainsi que l’opération de décontamination nécessaire lors de chaque sortie a conduit à ne réaliser qu’une seule descente par journée dans le puit. Certains jours les cordistes ont travaillés durant 5 heures consécutives avant de remonter en surface.

Lors du placement des échelles en fond de puit (- 17 M sous le niveau de la Meuse) les cordistes ont été équipés de cuissardes et immergés jusqu’à la taille. Cette phase du travail a été la plus critique car le collecteur restant opérationnel il a fallu maintenir en permanence le niveau au plus bas. En fonction de l’arrivée parfois brusque des effluents la vitesse de rotation des pompes a été ajustée. Deux techniciens de l’INASEP nous ont supportés lors de cette opération délicate afin d’assurer la sécurité de nos cordistes, un avec l’équipe de surface et l’autre dans la salle de contrôle des pompes avec une liaison radio permanente. L’ouverture de plusieurs trappes d’accès au puit en surface présentait un grand danger de chute pour des personnes étrangères. Il a été indispensable durant toute la durée du chantier de fermer complétement la zone au moyen de barrières Heras (www.lasignalisationroutiere.be).

 

 

 

Malgré tout le soin apporté lors de la prise de mesures de la géométrie du puit il a été nécessaire d’ajuster in situ certains éléments. Ces opérations ont été réalisées en suspension sur corde et nécessitent on l’imagine non seulement une très grande dextérité des cordistes mais également une excellente compréhension des interactions entre les différents éléments à assembler.

Les cordistes de la société Altitude SRL (Frank et Olivier) ont réalisés ceci de main de maître, ils font vraiment partie du top niveau des cordistes en Belgique.

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